Fond musical : "Believe !" Era
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L'histoire du domaine:
Bourg fortifié au 16ème siècle, la forteresse de Méréville est transformée en demeure de plaisance en 1768. C'est le conseiller du Roi, Jean Delpech, qui entreprend ces
travaux et aménage des jardins réguliers le long de la rivière la Juine. (Jardins "à la Française" géométriques)
En 1784 le Marquis Jean-Joseph de Laborde achète Méréville. Habile négociant, financier et banquier de la Cour (de Louis XVI), Jean-Joseph de Laborde bâtit l'une des
plus grandes fortunes du Royaume. Investisseur et amateur d'art, il avait somptueusement aménagé, vingt ans plus tôt, le château de la Ferté-Vidame.
En France règne alors la mode des jardins à l'anglaise qui se caractérisent par des tracés paysagers nouveaux, proches de formes produites par la nature, agrémentés de
"folies" et de "fabriques", constructions architecturales, utilitaires et décoratives dont la position dans le jardin crée une scène, une vue pittoresque.
Parc de Méréville Avant et Après.
Le rapport entre l'idée et la forme vise à manifester l'harmonie entre l'homme et la nature, entre la paix et l'esprit et une sensibilité au monde, notamment décrite par
Jean-Jacques Rousseau dans " les Rêveries d'un promeneur solitaire ". L'architecte et créateur de jardins, François Bélanger, réputé pour sa connaissance des jardins
anglais, est chargé d'entreprendre les travaux. La composition générale du parc, le parcours de la Juine, la forme du grand lac, le tracé des chemins et l'ordonnancement
des plantations lui sont attribués ainsi que le moulin, le pont des roches et les premiers modèles pour la colonne rostrale et le pont d'acajou.
La colonne rostrale ornée de proues de navires (en bronze) se trouve aujourd'hui au Parc de Jeurre
.
Le Pont en (fausses) ruines par Hubert Robert et ce qu'il en reste aujourd'hui.
Hubert Robert, peintre célèbre admiré par Diderot, spécialiste de la peinture de paysages et de ruines, intervient alors, avec l'architecte Barré. II y dessine les fabriques
qui font l'originalité du lieu en jouant à merveille des subtilités du paysage. Le grand rocher, la grande grotte et les grottes, le "tombeau" de Cook, la laiterie, la maison du
jardinier, les fabriques du petit parc créées par le peintre se retrouvent dans ses nombreux tableaux sur Méréville qui témoignent plus ou moins poétiquement de ce
monde agreste.
Le Parc de Méréville par Hubert Robert: à gauche la colonne rostrale, derrière le pont blanc, le Château..
Le chantier de Méréville employa jusqu'à 400 ouvriers qui travaillent sous la direction de fameux techniciens et artistes tels que le sculpteur Pajou, le jardinier Loiseau, le
menuisier Carbillet, l'architecte hydraulicien Dufossé, l'ébéniste Leleu, le peintre Vernet.
Le jardin de Méréville fût incontestablement, dans le domaine paysager, l'une des oeuvres les plus abouties de la seconde moitié du 18ème siècle. A partir de 1790, le
marquis de Laborde vit à Méréville, le salon qu'il y tient ainsi que la qualité de la composition du jardin entretiennent la renommée du lieu.
Le Parc de Méréville et le Château: Gravure ancienne et photo prise du Parc.
Mais les évènements se précipitent, et en 1794, le tribunal révolutionnaire condamne le marquis, qui est guillotiné le 18 avril 1794. *
Sous le Directoire, sa veuve revient à Méréville et réunit des artistes, hommes d'Etat et écrivains tel Chateaubriand ** dans l'esprit des salons d'antan.
Mal conseillée, la Marquise vend le château à M.Despagnac. Celui-ci le vide de ses richesses et modifie les ailes ajoutées par le marquis de Laborde.
En 1824, le comte de Saint-Roman tente de redonner une certaine magnificence au parc en construisant de nouvelles fabriques (Ferme suisse, à droite).
Les divers propriétaires
suivants laissèrent peu à peu le domaine à l'abandon. Un certain M.Carpentier y laissera un souvenir tristement célèbre, dilapidant les trésors du Parc pour se remplir les poches. Il méritait bien qu'on l'immortalise (Doc. F.d'Ormesson, à gauche) fier d'un de ses méfaits: l'abattage du plus beau chêne de la région.
C'est également en cette fin de 19ème siècle, que Mr de St Léon, le propriétaire d'un domaine voisin lui acquiert quelques fabriques : la façade de la laiterie, le temple de la piété filiale, le cénotaphe de Cook et la colonne rostrale, qui seront remontées pierre par pierre à Jeurre (RN 20 entre Etampes et Etréchy) où on peut les voir aujourd'hui. Il serait injuste de lui reprocher ce sauvetage !.
En 1977 et 1978, le château et le parc sont classés au titre de Monuments Historiques, mais le projet de le transformer en hotel de luxe avec golf ne fait pas l'unanimité. Plus rien ne se passe jusqu'à ce qu'une association se forme pour le sauvetage de ce Site en danger. Le Conseil général de l'Essonne acquiert, le 4 décembre 2000, le jardin historique de Méréville. Une réflexion sur la restauration et l'utilisation future du site est amorcée,
pour sauver, réhabiliter et faire connaître au public ce patrimoine exceptionnel.
Les travaux d'urgence, ont considérablement avancé et ont vu le quasi achèvement des interventions sur les fabriques, château compris, l'ouverture de l'ensemble des
allées, une première campagne de plantation, le nettoyage de nombreux secteurs du parc et le démarrage des travaux de curage des fossés pour assurer l'assainissement
du parc.
A l'occasion de "journées de visites guidées" il nous est maintenant possible de se tenir informés des restaurations et des découvertes récentes. Ce texte et les
documents techniques sont aimablement fournis par le Conseil général et la Municipalité de Méréville, et nous tenons à les remercier. Les photos actuelles ont été prises
lors des visites et nous voudrions insister sur la motivation et même la passion qui anime les équipes de restauration, nos guides et nos "professeurs". Merci pour tout ce qu'ils font.
Attention: Pour raisons de sécurité évidentes, la plupart des sites présentés ici ne sont accessibles qu'accompagnés de guides autorisés.
Nous partirons du grand portail (point rouge) laissant sur place tout ce qui peut troubler le silence et la sérénité de ce site hors du temps.
En empruntant le chemin, nous découvrons le Château et son esplanade, au détour du sentier.
Ceux qui arrivaient de la Porte de Paris (ancienne entrée), découvraient la même vue encadrée de grands arbres, mais l'idée reste la même: Tant que l'on n'a pas contourné la Demeure, on ne sait rien du Parc paysager ... c'est la surprise, l'entrée dans un autre Monde !
Il existait deux autres entrées, pour faire communiquer le Domaine avec la vie active du bourg : La place du Martroi et la Halle. C'est près de cet endroit que se trouvaient les glacières, grottes artificielles où l'on entassait la glace de l'Hiver, recouverte de paille et qui pouvait tenir tout l'été.
De la période Féodale est restée cette structure typique où le Bourg se pressait contre le Château du Seigneur qui lui devait protection, et ce microcosme devait pouvoir survivre en autarcie le plus longtemps possible. En temps de paix, le château faisait vivre le commerce local. Un autre système est celui que l'on voit à St Père, autre "bourg" qui, perché sur une hauteur (c'est plus sûr), se groupait autour d'une bâtisse écclésiale (Monastère, presbytère et église, etc ...) et quelques fermes, puisque le Clergé était l'autre classe protectrice.
En observant la photo aérienne, on distingue très bien cet agencement et les deux bourgades qui ont constitué Méréville. Mais continuons notre visite ...
Nous arrivons maintenant à un ensemble construit "à cheval" sur les grilles du Parc : Le Moulin (à gauche), le Pont (ci-dessous) et le Lavoir (à droite) sur la Juine.
Nous sommes ici à environ huit kilomètres de la source et notre rivière a déjà traversé cinq hameaux et une dizaine de moulins. Cependant, il n'était pas pensable que le Château n'ait pas le sien d'autant que cela apportait une "excuse" supplémentaire pour dévier la Juine par le Parc. Le Moulin fut donc ouvert à l'activité communale (ce qui lui sauva la vie), et se vit ajouter un lavoir au point de déviation de l'eau.
C'est ce fameux lavoir, aujourd'hui "emblême" de Méréville, peint par CaraCostea, décrit par Jean-Louis Bory, comme le plus grand centre de "crêpage de chignons" qu'il ait connu ... il faut dire que "notre" Prix Goncourt connaissait bien les Mérévillois.
A l'extérieur, le Pont en limite de la grille du Parc, s'ouvre sur la route de Saclas, qui passe sous un autre pont, le "pont du Chemin" avant de remonter vers le Nord. Cette partie constituait le "Petit Parc" zone aujourd'hui construite mais qu'il faut visiter car il subsiste en plus du pont, d'autres fabriques comme le "petit Château" (à droite) jamais utilisé, les écuries, et surtout la Colonne Trajane (voir plus haut).
A la Croix de St Aignan(ci-dessous), après avoir contemplé le panorama (à droite), on pourra revenir sur nos pas. Il convient de noter que nos sept croix de chemins ont été restaurées ... encore un sujet de promenade ! (Voir la page "Les Croix" )